Adidas et Puma : Les deux frères ennemis

Culture

Adidas et Puma : Les deux frères ennemis

De nos jours, dans l'univers du sport et notamment des équipementiers, certaines marques font la loi. Ainsi, trois sont au-dessus du lot et se chamaillent à coup de millions dépensés en marketing pour être le leader du marché. Leurs noms : Nike, Adidas et Puma.

Face à l’ogre américain, qui ne sort jamais sans son « swoosh », les deux autres européens tentent de lutter. Malgré le fait que Puma et Adidas se tirent la bourre sur les terrains de sport du monde entier, peu de personnes sont au courant que ces deux entreprises sont issues de la même famille : les Hassler. Beside Sport a décidé de faire la lumière sur la naissance de ces deux firmes connues mondialement et sur la rivalité qui les entoure depuis toujours !

Adidas et Puma : Les deux frères ennemis - La premier local des deux frères Dassler - La premier local des deux frères Dassler

 La « Gebrüder Dassler Schuhfabrik »

Dans les années 20, Adolf Dassler et son frère Rudolf, deux fils d’un savetier bavarois (cordonnier si vous préférez) décident de créer la société « Gebrüder Dassler Schuhfabrik » dans une petite bourgade allemande prénommée Herzogenaurach. On observe rapidement que les deux jeunes hommes ont des personnalités bien différentes.

Beside Sport - Adidas et Puma : Les deux frères ennemis - Adi à gauche et Rudolf à droite -

Adi à gauche et Rudolf à droite

Ainsi, Adolf, surnommé « Adi », est une personne introvertie. Son unique centre d’intérêt est le sport et il ne pense qu’à fabriquer des chaussures de sport. Quant à Rudolf, son grand frère âgé de 22 ans, il est très différent, extraverti, ne jurant que par sa voiture de sport fraichement acquise. Mais ce contraste va leur permettre d’être de parfaits compléments. En effet, Adolf fait parler sa science de la cordonnerie et de la créativité de confection alors que son frère est un excellent vendeur et réussit à exporter le produit. Afin de faire parler d’elle, la société commence par fournir  l’équipe olympique allemande aux JO de 1928 à Amsterdam, puis Jesse Owens aux JO de Berlin dont la victoire aux JO fît  mondialement parler d’elle. Un sacré coup de publicité pour la petite entreprise familiale mais surtout le début des conflits entre les deux frères.

La Deuxième Guerre Mondiale : une histoire de femmes

Ce gain de notoriété va ouvrir de nouvelles opportunités à l’entreprise familiale. Adi, en grand passionné, voulait en profiter pour investir dans l’amélioration de ses produits, alors que Rudolf ne voyait que les bénéfices qu’il pouvait tirer de cette publicité.

Ces divergences s’ accentuent à partir de la Seconde Guerre Mondiale quand arrivent de nouvelles difficultés  : la production était contrôlée par le régime et donc ralentie, et Rudolf refusait de faire travailler ses neveux dans la fabrique pour leur éviter d’être appelés au front… le climat familial se détériore de plus en plus. Bien que quadragénaires, les frères Dassler furent mobilisés et furent donc obligés de s’éloigner de leur entreprise.

La gestion de l’entreprise échut donc à leurs épouses respectives. De statut d’épouses, elles sont passées au statut de co-gérantes. Très rapidement, elles sont devenues rivales ; chacune essayant de tirer la couverture à elle. Et elles ne se gênaient pas pour le faire. Et elles n’étaient pas des saintes car aucune intrigue ne leur faisait peur. D’ailleurs c’est à cette époque que s’est mise à circuler la rumeur qui prétendait que Horst Dassler, fils d’Adolf, était en réalité le fils de Rudolf. L’ignominie de cette rumeur témoigne de l’ambiance détestable que les deux femmes avaient réussi à faire régner au sein du clan Dassler. De rivalité en rumeur, d’intrigue en coup bas, les deux femmes ont fini par devenir des ennemies mortelles au détriment de l’entreprise. D’ailleurs pendant cette période, l’entreprise n’a dû son salut qu’aux commandes de l’armée allemande (chaussures et bottes pour les soldats). En 1945, lorsque les frères Dassler sont revenus à Herzogenaurach, il était trop tard. Il était devenu impossible de réconcilier qui que ce soit.

Adidas et Puma : Les deux frères ennemis - La première usine Adidas - La première usine Adidas

La fracture

En avril 1948, la fabrique de chaussures des frères Dassler fut officiellement fermée. Du « divorce » Dassler sont nées deux entreprises : celle d’Adolf Dassler (qui garda la partie technique) et celle de Rudolf Dassler (qui garda la partie commerciale). Pour le nom, ils eurent tous deux la même idée : prendre la première syllabe de leur prénom, et l’accoler à la première syllabe de leur nom de famille.

Pour Adolf cela donnait : « Addas » et pour Rudolf cela donnait : « Ruda ».

Le registre du commerce refusa le nom Addas à Adolf car étant trop proche d’une autre marque déjà existante. Finalement, Adi rajouta une lettre et décida d’appeler sa société : Adidas.

Rudolf de son côté trouva « Ruda » peu vendeur, et décida de changer les deux consonnes pour aboutir au nom Puma. Un nom qui s’avère prononçable dans toutes les langues.

Adidas et Puma : Les deux frères ennemis - Le siège actuel d'Adidas - Le siège actuel d'Adidas

Adolf et Rudolf décident d’établir leur société dans la même ville. La cité qui les a vu grandir, s’allier et se séparer : Herzogenaurach.

Bien que les deux frères Dassler ne soient plus à la tête de leurs entreprises respectives depuis les années 70, Adidas et Puma, grands leaders du marché, semblent liées par le destin encore de nombreuses années !

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